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Journal d'un jeune pilote

Premier atterrissage et sensations fortes #5

24 Juin 2015 , Rédigé par Degroise Dimitri

Après deux leçons supplémentaires de perfectionnement comme dans les écris précédents, où j'ai encore travaillé la préparation de l'avion pour l'atterrissage, les montées, paliers et descentes ,il est venu l'heure d'entamer les tours de piste. Cet exercice est l'un des plus importants et des plus complexes dans le pilotage. En un tour de piste, on travaille la montée, le palier, la préparation de l'avion pour l'atterrissage, la descente et l'atterrissage. Les tours de pistes sont une étape primordiale pour tout pilote au monde.

Avant de commencer ce vol, Jean-Pierre me fait un briefing à l'aide de schémas au tableau. On voit les éléments fondamentaux pour une approche. L'axe de piste, le plan de descente et la vitesse. L'axe de piste se maintient visuellement (aligner la piste devant soi), le plan de descente se vérifie grâce au PAPI (Système à coté de la piste composé de 4 lampes visible depuis l'avion lors de l'approche. Lorsque les 4 lumières sont blanches, l'avion est beaucoup trop haut, 3 blanches et 1 rouge, un peu haut, 2 rouges et deux blanches dans le bon plan, 3 rouges et 1 blanche un peu bas et 4 rouges beaucoup trop bas) et la vitesse grâce aux instruments à bord.

Aujourd'hui la météo est exceptionnelle, pas de vent, c'est parfait pour commencer les tours de pistes. Nous allons à l'avion, je démarre je roule pour la 25 gauche on s"aligne et on décolle. Une fois décollé, on monte 1.200 pieds et on tourne à gauche pour se retrouver parallèles à la piste. On prépare l'avion pour la finale, on ralenti, un cran de volets. Puis après avoir dépassé la piste on tourne à gauche pour se retrouver perpendiculaire à la piste. Début de la descente on sort les pleins volet, hélice en plein petits pas et on réduit la vitesse pour atteindre environs 60 nœuds. Jusqu'ici j'ai piloté entièrement seul. Approche finale on est presque au moment du toucher de la piste. Jean-Pierre et moi pilotons à deux pour qu'il me montre quoi faire. Il effectue l'arrondi et pose le train principal. Je reprends les commandes, il rentre un cran de volet et coupe le réchauffage carburant. Je remet les pleins gaz et on repart directement. Le prochain se fera seul.

Même trajectoire que la première fois, arrivé à l'avant dernier virage, je commence à stresser intensément. Dernier virage à gauche je vois la piste devant, trois lumières blanches et une rouge je pique légèrement du nez pour récupérer le plan. Je réduit pour être à 60 nœuds, 2 rouges deux blanches, le sol approche vite. Mon cœur bat très très vite et j'ai une montée d’adrénaline. J'arrive à une dizaine de mètres je réduit progressivement la manette de gaz, je commence à cabrer pour arrondir, et la, un instant tout s’arrête. Le moteur est en plein réduit, l'avion est sur le point de se poser. Le train principal touche la piste un peu fort mais sans encombre, la roulette de nez touche à son tour. Voilà, premier atterrissage! Je remet les gaz et on redécolle dans les secondes qui suivent.

Et c'est repartit pour un tour, même chose. Arrivé en finale, je suis encore un peu haut mais je rattrape le plan et l'axe. Mais la vitesse est un peu trop élevée. Plein réduit pour ralentir et je récupère les 60 nœuds. Mais arrivé au moment de l'arrondi, je ne tire pas assez le manche et l'avion percute violemment le sol sur les trois roues au lieu de deux. Avec la vitesse il rebondit et repart le nez en l'air mais manquant de vitesse on commence à retomber. Je suis paralysé sur place je ne comprends pas ce qui se passe. Avant même de dire quoi que ce soit, Jean-Pierre pousse la manette de gaz au maximum, et annonce "remise de gaz". On reprends difficilement de l'altitude à cause de la faible vitesse et des pleins volets. On rentre les volets et on repart pour un autre tour. Alors qu'on est en palier parallèlement à piste, Jean-Pierre m'explique ce qui s'est passé. Il me demande si je suis prêt pour un autre ou si je préfère rentrer. Mettant ma fierté de coté je lui avoue que je préfère atterrir définitivement. Alors même chose, finale, axe vitesse et il effectue l'arrondi avec moi.

On roule au parking et on rentrer l'appareil dans le hangar. C'est l'heure du débriefing. Il m'explique que c'est normal, ça arrive et qu'il ne faut pas paniquer. Il me rassure et essaye de me raisonner. J'ai beau ne pas avoir peur en avion, là j'ai eu vraiment peur! Il me dis que j'ai intérêt à revenir et je le rassure que je reviendrai dés Mardi pour recommencer. Je ne risque pas d'abandonner mon rêve pour une petite frayeur. Je repars un peu sous le choc et heureux, journée mémorable tout de même. Un premier atterrissage et une belle frayeur je risque de ne jamais l'oublier.

Un Aquila du club

Un Aquila du club

Le plan des tours de pistes à Toussus (en noir)

Le plan des tours de pistes à Toussus (en noir)

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